L’Institut du cancer publie (INCA) en ce début d’année, une fiche de bonne pratique de dépistage et prévention du cancer du col de l'utérus dédiée au médecin généraliste. Pour rappel, le cancer du col de l'utérus est à l’origine de 3 000 nouveaux cas et 1 000 décès par an. Deux moyens d’agir contre lui sont disponibles :

• la vaccination anti-HPV
• et le frottis cervico-utérin tous les 3 ans (après 2 frottis normaux effectués à 1 an d’intervalle) chez les femmes de 25 à 65 ans, vaccinées ou non contre les HPV.

Puisque 40 % des femmes ne réalisent pas ou pas assez régulièrement de frottis (femmes de 50 à 65 ans, femmes des catégories socio-économiques les moins favorisées, femmes admises en ALD ou en situation de handicap), l’INCA rappelle le rôle essentiel du médecin généraliste pour favoriser la réalisation régulière de ce dépistage

1. En interrogeant systématiquement les patientes sur la date de leur dernier frottis.
2. En leur rappelant que le frottis ne s’arrête pas à la ménopause.,
3. En proposant un frottis de dépistage au moment de la déclaration de grossesse aux patientes n’ayant pas fait de frottis depuis plus de 3 ans.

A noter que la réalisation des prélèvements pose un réel problème de santé publique, du fait de la difficulté d’accès aux soins dans certaines régions pauvres en médecins spécialistes (gynécologues médicaux et obstétriciens) et de l’interdiction faite aux pharmaciens biologistes de les effectuer.  La piste de l’auto-prélèvement avec typage moléculaire HPV ou le recours à d’autres professions (sages-femmes) pourrait représenter un recours dans ces situations.

Par ailleurs, à l’heure où la couverture du vaccin anti-HPV vient d’être évaluée à 17 % en France en 2014, loin derrière nos voisins européens (86 % au Royaume Uni, 71 % en Italie, 87% au Portugal), cette fiche de bonne pratique rappelle que la vaccination des jeunes filles contre les papillomavirus humains (HPV) est recommandée entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans, mais en tout cas, avant le début de la vie sexuelle. Anticipant les critiques vis-à-vis de ce vaccin, la fiche précise les résultats de l’étude menée en 2015 par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Assurance maladie, sur une cohorte de 2,2 millions de jeunes filles, qui n’a pas retrouvé d’augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes, mais une augmentation probable du risque extrêmement rare de syndrome de Guillain-Barré (1 à 2 cas pour 100 000 filles vaccinées).

L’INCA sollicite donc les généralistes en leur demandant de :

• sensibiliser systématiquement leurs jeunes patientes et les parents à l’importance
de cette vaccination ;

• les informer sur l’importance de réaliser l’ensemble des injections ;

• répondre aux inquiétudes éventuelles sur ce vaccin...

À ce jour, dans le monde, 140 millions de jeunes filles ont été vaccinées contre les HPV, mais de moins en moins en France… Cette fiche de bonne pratique dédiée au médecin généraliste pourra-t-elle aider à renverser la tendance ?

 

Fiche téléchargeable sur http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Depistage-et-prevention-de-cancer-du-col-de-l-uterus-Le-role-du-medecin-generaliste