La thyroïdite de Hashimoto, maladie inflammatoire chronique de la thyroïde, a été décrite pour la première fois par le Dr Hashimoto il y a plus d'un siècle.

Elle a longtemps été considérée comme une maladie rare mais après l’introduction des dosages thyroïdiens et des anticorps antithyroïdiens, son incidence a rapidement augmenté, la faisant maintenant considérer comme la maladie auto-immune et le trouble endocrinien les plus répandus dans les pays développés.

En clinique, le diagnostic de thyroïdite de Hashimoto repose sur une combinaison de caractéristiques cliniques, sérologiques et échographiques. 
Bien que les découvertes histologiques d’une infiltration lymphocytaire diffuse avec de nombreux follicules lymphoïdes et centres germinaux demeurent la méthode de référence pour le diagnostic de la thyroïdite de Hashimoto, la thyroïdectomie est rarement réalisée dans ce contexte et n’a pratiquement jamais été appliquée à des fins diagnostiques.

Une étude américaine récente a pour but d’étudier la concordance entre les preuves sérologiques et échographiques de la thyroïdite de Hashimoto 
d’une part et d’autre part son identification histopathologique de référence, grâce à une analyse rétrospective des données d’une cohorte de 825 patients consécutifs chez lesquels des dosages d’Ac-antiTPO (AATPO) et une échographie thyroïdienne ont été réalisés et chez qui l'évaluation des nodules thyroïdiens a conduit à une analyse chirurgicale et histopathologique. 
La présence ou l’absence de thyroïdite de Hashimoto sur l’histopathologie étant corrélée aux marqueurs sérologiques et échographiques, l'impact des titres faibles par rapport aux titres élevés de AATPO sur cette concordance a également été évalué.

Sur 825 patients, 277 (33,5%) ont eu une confirmation histologique de la thyroïdite de Hashimoto : 235 patients (28,4%) avaient des taux sériques élevés d’AATPO et 197 (23,8%) avaient des signes échographiques d’hétérogénéité diffuse caractéristiques. Parmi ceux qui présentaient des preuves histopathologiques de thyroïdite de Hashimoto, seuls 64% avaient des titres élevés d’AATPO (sensibilité: 63,9%; spécificité: 89,4%), alors que seuls 49% avaient, à l’échographie, un aspect hétérogène de manière diffuse (sensibilité: 49,1%; spécificité : 88,9%). 
Un sous-ensemble de seulement 102 des 277 (soit 37%) atteints de thyroïdite de Hashimoto prouvée histologiquement étaient positifs à la fois pour les AATPO et avaient un aspect hétérogène à l’échographie. 
L’analyse de concordance a montré que la concordance entre AATPO et histopathologie était supérieure à celle obtenue par échographie et histopathologie pour le diagnostic de thyroïdite de Hashimoto. 
Des titres plus élevés d’AATPO étaient corrélés à une probabilité plus élevée de thyroïdite de Hashimoto, au-delà d’un seuil d’AATPO de 2 fois la limite supérieure de la normale du titre des AATPO.

En conclusion, seule une concordance modérée est trouvée entre les signes sérologiques de thyroïdite de Hashimoto et les résultats histopathologiques. Cependant, cette concordance augmente avec des titres plus élevés d’AATPO. 
L'hétérogénéité diffuse à l'échographie est un critère diagnostic moins sensible que des titres élevés d’AATPO.
 
Ref : Guan H. et al. Discordance of serological and sonographic markers for Hashimoto’s thyroiditis with gold standard histopathology. Eur J Endocrinol 2019;181:539–544