À l'ère des antiviraux à action directe (AAD) dirigés contre le virus de l'hépatite C (VHC), la majorité des personnes traitées pour une infection chronique à VHC sont quasiment « débarrassées » du virus, c'est-à-dire qu'elles obtiennent une réponse virale soutenue (RVS) dans plus de 90 % des cas d’infection par des virus de génotypes 1 à 7 et leurs sous types habituels. Les sous-types de VHC inhabituels en Europe sont, par contre, plus répandus en Afrique, mais on connaît mal leur sensibilité aux AAD. Ils incluent le génotype 1 non-1a/1b/non-sous-typable (G1) ou non 4a/4d (G4). 
Sur 91 patients africains nés dans 18 pays africains différents suivis entre 2010 et 2018 dans un hôpital londonien, 52 % étaient infectés par un sous-type inhabituel. Quatorze nouveaux sous-types, non encore désignés (G1*), ont été identifiés par séquençage de nouvelle génération. Trois malades étaient infectés par le même sous-type, désormais désigné sous-type 1p. Des séquences de référence étaient disponibles pour 22 patients ; 18/22 (82 %) avaient des substitutions de base associées à la résistance NS5A (appelées RAS). Une RVS globale a été obtenue pour 89 % des patients avec sous-types classiques (56/63), mais seulement chez 75 % (21/28) des patients avec des sous-types G1 inhabituels. Six échecs de traitement ont été constatés avec le sofosbuvir / ledipasvir et 1 échec avec un régime à base d'Inhibiteurs de protéases. La recherche de mutations de résistance (RAS) par séquençage a révélé des substitutions de base associées à la résistance NS5A dans 82 % des clones séquencés et pour 100 % des cas où le traitement a échoué. Le taux de RVS pour tous les autres génotypes et sous-types était de 35/35 (100 %).
D’autres publications récentes indiquent des taux de RVS autour de 50 % dans de petites cohortes américaines et européennes avec les génotypes 3b et 4r, pour lesquels des RAS NS5A ont été également identifiés.
Sachant la prévalence probablement élevée de ces variants dans certaines régions africaines et leur résistance aux AAD courants, il faudra déterminer les schémas thérapeutiques disponibles les plus efficaces contre ces sous-types contenant des RAS (bithérapie avec inhibiteurs de NS5A de 2ème ligne ou trithérapie avec anti-protéases de dernière génération).
Pour résumer, des taux d'échec plus élevés dans les cohortes africaines pourraient, à terme, compromettre l'élimination du VHC initialement envisagée pour 2030.

Ref : Childs K, Davis C, Cannon M et coll. : Suboptimal SVR Rates in African Patients with Atypical Genotype 1 Subtypes: Implications for Global Elimination of Hepatitis C. J Hepatol. 2019; 71(6) : 1099-1105. DOI: https://doi.org/10.1016/j.jhep.2019.07.025