Deux thérapies géniques CD19 CAR T cells s'accompagnent de taux élevés de réponse durable à 6 mois dans les lymphomes non hodgkiniens (LNH) réfractaires. L'une, le Yescarta (axi-cel), est déjà approuvée dans l'indication par la FDA depuis octobre 2017, l'autre, le Kymriah (CTL019) l'est depuis août mais dans les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL)
La thérapie génique progresse à grands pas en hématologie. Après des résultats très prometteurs dans l'hémophilie et les thalassémies, le congrès de l'American Society of Hematology (ASH) met à l'honneur deux thérapies CD19 CAR T cells ayant confirmé leur efficacité durable dans les lymphomes non hodgkiniens (LNH) réfractaires
Ce n'est pas une surprise en vérité. L'une d'elle, le Yescarta (axicabtagene ciloleucel ou axi-cel), a déjà obtenu aux États-Unis l'AMM de la FDA dans l'indication des LNH agressifs en octobre 2017. Le Yescarta est ainsi la deuxième thérapie génique CAR-T ayant l'AMM. Le Kymriah (CTL019), l'autre thérapie testée dans les LNH réfractaires, est la première thérapie CAR-T cells autorisée par la FDA avec une AMM en août 2017 mais dans les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) de l'enfant et de l'adulte.
La technologie des CAR-T cells consiste à extraire par leucaphérèse les cellules T autologues du patient puis à les manipuler génétiquement avec des molécules CAR de façon à cibler les cellules cancéreuses. Les cellules CAR-T sont ensuite réinjectées au patient.
Les trois études montrent des résultats des taux élevés de rémission durable. Dans l'étude JULIET, à 3 mois, 26 patients (32 %) ont eu une réponse complète, alors que 5 (6 %) ont eu une réponse partielle. Les données de la série du centre anti-cancer Abramson apporte la preuve que la réponse peut persister longtemps avec un suivi médian de 28,6 mois. Chez les 28 patients, 43 % des patients traités pour un LDGCB étaient en rémission complète, comme 71 % de ceux traités pour un lymphome folliculaire. Tous les patients étaient encore en rémission complète à 6 mois. Une réponse prolongée au cours des 28,6 mois de suivi médian - et jusqu'à plus de trois ans - était observée chez 86 % des patients LDGCB ayant répondu et chez 89 % des patients avec lymphome folliculaire ayant répondu.
Pour le Yescarta, une réponse complète a été observée chez 54 % des patients et une réponse incomplète chez 82 %. Au total, avec un suivi médian de 15,4 mois, 42 % des patients étaient toujours répondeurs, avec 40 % qui avaient une réponse complète. Le taux de survie à 18 mois était de 52 %.
Si les résultats sont très encourageants, ce n'est pas un remède universel et certains patients rechutent, Des effets secondaires graves et fréquents ont également été observés,
les plus inquiétants étant le syndrome de relargage des cytokines (SRC), des troubles neurologiques (encéphalopathies, confusion, aphasie), cytopénies, infections graves, coma. Dans ZUMA-1, 95 % des patients traités ont présenté au moins un effet secondaire grave, 13 % ont eu un SRC et 28 % des troubles neurologiques.
Pour le Dr Stiff, les résultats des CAR-T cells sont comparables au 45 % de guérison après une greffe de cellules souches hématopoïétiques allogéniques. « Les centres qui ont une expertise dans les deux approches, seront maintenant en mesure de proposer davantage d'options thérapeutiques pour avoir une rémission à long terme et guérir des patients avec un lymphome avancé », estime-t-il.
REF : communications 59e congrès de l'American Society of Hematology à Atlanta (9 au 12 décembre 2017)