Selon une analyse génomique parue dans « PLOS Medicine », le diabète de type 2 pourrait être subdivisé en cinq sous-types différents. Ce constat, cohérent avec de précédentes observations, devrait permettre d'affiner la prise en charge des patients.

En s'appuyant sur une analyse génomique, des chercheurs ont mis en évidence cinq sous-types de diabète de type 2. Leurs résultats sont publiés dans « PLOS Medicine ».

Aujourd'hui, les patients atteints de diabète de type 2 sont tous pris en charge de la même manière, ce qui conduit parfois à des échecs thérapeutiques. En effet, les données cliniques et physiologiques montrent que le diabète de type 2 est une maladie hétérogène. Cette analyse génomique vient appuyer ce constat.

Pour identifier des groupes aux particularités similaires les chercheurs ont eu recours à une méthode statistique appelée « soft clustering ». Il s'agit d'une méthode de regroupement qui permet aux variants génétiques d'appartenir à plus d'un sous-groupe. Les méthodes précédentes utilisaient uniquement le "hard clustering" : si le variant avait déjà été utilisé dans un sous-groupe, il ne pouvait pas en faire partie d’un autre. Le "soft clustering" est ainsi plus fidèle à la biologie, un gène pouvant être impliqué dans divers processus.

L’étude de 94 variants génétiques connus de diabète de type 2 et de 47 caractéristiques liées au diabète a mis en évidence cinq sous-groupes distincts. Deux étaient associés à un trouble de la sécrétion d'insuline par les cellules bêta du pancréas et se différenciaient par des niveaux différents de pro-insuline (précurseur de l'insuline). Les trois autres groupes avaient un profil d'insulinorésistance : un était caractérisé par de l'obésité, le deuxième par une perturbation du métabolisme des graisses dans le foie et le troisième par une lipodystrophie.

Les chercheurs voient ainsi émerger des voies moléculaires qui définissent plus précisément la maladie en fonction de sa physiopathologie.

La pertinence de ces groupes a été évaluée sur quatre cohortes regroupant 17 365 individus ayant un diabète de type 2.

Ces différents travaux ont des implications en termes de prise en charge. Cette subdivision du diabète de type 2 devrait permettre d'ajuster la prise en charge des patients en fonction des spécificités de chaque sous-groupe : Par exemple, l'une des formes de diabète de type 2 est en fait un diabète de type 1 lent d'apparition tardive. Ce sont donc des patients qui doivent être traités à l'insuline rapidement.

La caractérisation génétique des sous-groupes ne va pas forcément faire émerger de nouvelles cibles thérapeutiques. En revanche, avoir des groupes plus homogènes de patients devrait faciliter les études cliniques.

Ces observations sont par ailleurs assez proches de celles d'une étude publiée en mars dans « The Lancet Diabetes & Endocrinology ».  Cette étude prospective mettait également en évidence cinq formes différentes de diabète de type 2, avec des pronostics et des risques de complication totalement différentsElle ne s'appuie pas sur des données génétiques, mais sur des paramètres cliniques et biologiques tels que l'insulinorésistance, l'indice de masse corporelle (IMC) et l'hémoglobine glyquée.

La nouvelle étude montre ainsi que la stratification des diabétiques basée sur des paramètres classiques a un support en partie génétique. il serait intéressant de déterminer si les groupes identifiés par ces 2 études ont le même fondement génétique. Les équipes collaborent pour déterminer cela. Mais si la génétique permet d'avoir une approche objective pour classer des patients, elle a aussi ses limites car le diabète est aussi lié à l'environnement : Nutrition, tabagisme, (etc..). ne sont pas pris en compte avec la génétique.

Ref : Quot. Med 17/09/2018 (Cit. PLOS MEDECINE)