l’utilité des D-Dimères dans le diagnostic d’épisode de Maladie Thrombo-Embolique Veineuse (MTEV) a été démontré a de multiples reprises. La valeur prédictive négative négative de cet examen, s’il est réalisé avec des méthodes de référence (ELISA), est proche de 100%. Un résultat négatif permet donc d’éviter des examens complémentaires souvent coûteux ou invasifs, ainsi que des traitements anticoagulants inappropriés. Un résultat positif peut au contraire entraîner la mise en œuvre d’examens complémentaires en fonction du contexte clinique. Cette intérêt a été mis en évidence chez une population de sujets sans tenir compte de leur antécédents de MTEV. Sachant que le dosage de D-Dimères peut rester positif chez des certains patients après 6 mois de traitement anticoagulant après un épisode d’embolie pulmonaire (EP), des auteurs ont cherché à savoir si cet examen était aussi justifié chez des patients ayant des antécédents de MTEV. Une étude prospective incluant 1271 patients suspects d’EP a permis de répondre à cette question. Alors que les D-Dimères étaient négatifs chez 33% des patients sans antécédents d’EP, ce pourcentage était ramené à 16% en cas d’antécédents de MTEV. Ce résultat était indépendant des autres causes principales d’élévation des D-Dimères (âge, néoplasie, chirurgie récente). Mais la donnée la plus importante est qu’aucun des 49 patients avec des antécédents de MTEV et des D-Dimères négatifs n’a développé d’événement thrombo-embolique avec un suivi de 3 mois. Les auteurs concluent que même si les D-Dimères ne permettent pas d’exclure autant de patients du risque thrombo-embolique en cas d’antécédents de MTEV, ils gardent néanmoins toute leur utilité dans ce contexte car leur valeur prédictive négative n’est pas modifiée.

Arch Intern Med 2006 ; 166 : 176-180