Après prostatectomie totale, le suivi doit permettre de stratifier les patients en fonction de leur risque de récidive, faible, intermédiaire ou haut. Le dosage du PSA est probablement le marqueur le plus fiable et le plus précoce. En l’absence de tissu prostatique résiduel, son taux doit être indétectable lors du premier dosage effectué un mois après l’intervention (valeur inférieure à 0,1 ng/ml ou encore plus basse en cas de méthode de dosage hypersensible). Si ce taux reste indétectable pensant 5 ans au moins, le risque de récidive est très faible. En revanche, la persistance d’un taux >0,1 ng/ml est en faveur d’une maladie résiduelle. De même la survenue d’un tel résultat chez un patient ayant eu au préalable des résultats inférieurs au seuil de détectabilité doit faire craindre une récidive. Depuis 1999 et les travaux de C. Pound, un taux de PSA > 0,2 ng/ml avec augmentation du taux à 2 dosages successifs est considéré comme une récidive biologique.
Ce même auteur a défini des facteurs prédictifs de récidive : chez les patients surveillés et non traités, la récidive clinique est probablement locale si le délai d’augmentation du PSA est supérieur à 2 ans, si le temps de doublement est supérieur à 11 mois, si la vélocité du PSA est inférieure à 0,75 ng/ml, en cas de marge positive ou de pénétration tumorale de la capsule ou si le score de Gleason est inférieur à 7. A l’inverse, la récidive clinique est probablement métastatique si le délai d’augmentation du PSA est inférieur à 2 ans, si le temps de doublement est inférieur à 11 mois, si la vélocité du PSA est supérieure à 0,75 ng/ml, en cas d’atteinte des vésicules séminales ou si le score de Gleason est supérieur à 7.
Le paramètre le plus important pour prévoir la récidive locale semble être le délai entre le geste chirurgical et la détectabilité du taux de PSA (avec son temps de doublement).
En cas de récidive biochimique, le traitement peut faire appel à une radiothérapie ou une hormonothérapie adjuvante, qui peuvent être immédiate ou différée. Le PSA peut encore être utilisé pour la stratégie thérapeutique. La radiothérapie adjuvante sera plutôt indiquée si la récidive survient plus de 2 ans après l’intervention, avec un PSA entre 0,5 et 1 ng/ml, un temps de doublement supérieur à 11 mois, un score de Gleason 8 ou d’envahissement des vésicules séminales ou ganglionnaires.
100ème congrès français d’urologie – Pr Zerbib –Nov.2006 (Quotimed 15/12/2006)