L´adiponectine est une hormone, sécrétée par les adipocytes, qui joue un rôle majeur en tant qu´adipokine antidiabétique et anti-athérogène. Les concentrations d´adiponectine sont diminuées dans l´obésité, l´insulinorésistance et le diabète de type 2. La baisse de l´adiponectine en effet est impliquée dans le développement de l´insulinorésistance au cours de l´obésité, l´effet insulino-sensibilisant de l´adiponectine semblant médié par l´inhibition de la néoglucogénèse et la stimulation de l´oxydation des acides gras via l´activation de l´AMPK (AMP-activated protein kinase) et du PPAR alpha. L´adiponectine a, d´autre part, des effets anti-athérogènes (effet anti-inflammatoire sur les cellules endothéliales). Les effets de l´adiponectine sont médiés par deux récepteurs, le récepteur de l´adiponectine R1 et le récepteur de l´adiponectine R2.


Deux publications, l´une dans Nature Medicine, l´autre dans Diabetes éclairent le rôle de ces récepteurs:


                   * Dans Nature Medicine, un travail japonais l´expression ciblée de l´adipoR1 ou de l´adipoR2 dans le foie a été réalisée chez les souris dépourvues du gène de la leptine. Ces souris (db/db) sont des modèles génétiques d´obésité humaine chez lesquels l´expression des récepteurs de l´adiponectine est diminuée de plus de  60 %. En restaurant l´expression des récepteurs de l´adiponectine 1 chez ces animaux, l´insulinorésistance et le diabète sont améliorés sans modification des insulinémies. Cela se fait par une augmentation des effets de l´adiponectine puisque la principale cible de l´adiponectine, l´activation de l´AMPK et du PPAR alpha est stimulée après restauration des niveaux normaux de récepteurs d´adiponectine. L´activation de l´AMP kinase réduit la néoglucogenèse alors que l´expression des récepteurs dans les deux cas augmente l´oxydation des acides gras, expliquant donc l´amélioration du diabète. Les auteurs ont ensuite invalidé de manière ciblée le récepteur 1 de l´adiponectine. Chez ces souris knock-out pour adipoR1, l´activation de l´AMP kinase induite par l´adiponectine est abrogée alors que chez les animaux KO pour adipoR2 c´est l´activité de la signalisation de PPAR alpha qui est diminuée. Chez les animaux invalidés pour les 2 récepteurs, adipoR1 et adipoR2, la liaison et l´action de l´adiponectine sont totalement abolies, conduisant à une augmentation du contenu en triglycérides tissulaires, à une inflammation et à un stress oxydatif puis à une insulinorésistance et à une intolérance au glucose nette.
Les auteurs concluent donc que adipoR1 et adipoR2 sont les récepteurs prédominants de l´adiponectine in vivo et jouent un rôle important dans la régulation du métabolisme glucidique et lipidique de l´inflammation et du stress oxydatif in vivo.

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                    * Au même moment, sort, dans Diabetes, un article concernant aussi l´invalidation des récepteurs de l´adiponectine. Ce travail a été mené en Suède à Göteborg,. Les souris invalidées pour adipoR1 ont une augmentation de l´adiposité associée à une diminution de la tolérance au glucose, de l´activité locomotrice spontanée et de la dépense énergétique. Les souris invalidées pour adipoR2 sont minces et résistent à une obésité induite par un régime riche en graisses. Elles améliorent leur tolérance au glucose, ont une activité locomotrice spontanée supérieure, une dépense énergétique supérieure ainsi qu´une diminution des concentrations de cholestérol. Ces résultats sont donc un peu différents pour ce qui concerne le récepteur 2 de ceux de l´équipe japonaise.
Quoi qu´il en soit, l´adiponectine, via ses récepteurs de type 1 et 2, joue donc, in vivo, un rôle dans le métabolisme énergétique même s´il reste à préciser la place respective de chacun de ces récepteurs.

Yamauchi T et al. Targeted disruption of adipoR1 and adipoR2 causes abrogation of adiponectin binding and metabolic actions. Nature Med 2007 ; 113 : 332-339.
Bjursell M et al.
Opposing effects of adiponectin receptors 1 and 2 on ernergy metabolism. Diabetes 2007 ; 56 : 583-593.