Une signature universelle du cancer représentée par un biomarqueur spécifique et sensible paraît un outil rêvé pour détecter précocement les tumeurs et en améliorer le pronostic grâce à une prise en charge précoce. En effet il n’existe à l’heure actuelle que peu de biomarqueurs de détection du cancers validés, tels que le PSA dans le cancer de la prostate ou l’AFP dans les cancers des cellules germinales et l’hépatocarcinome.C’est pourquoi, en l’absence de sécrétion spontanée de biomarqueurs par les cellules cancéreuses, une équipe américaine cherche à leur forcer la main en leur faisant sécréter un produit spécifique, détectable et mesurable dans le sérum. Pour cela 2 conditions indispensables.Tout d’abord disposer d’un vecteur efficace. Les chercheurs ont utilisé un virus Herpès (rQ-M38G) qu’ils ont transformé par des techniques de bio ingénierie, afin de cibler spécifiquement les cellules cancéreuses. Ce transporteur doit transférer dans ces cellules un gène, qui une fois intégré dans leur génome, codera pour une protéine qui sera le biomarqueur détectable : Il s’agit de Gaussia luciferase, une enzyme détectable dans le sérum grâce à sa fluorescence.Le virus rQM38G équipé de son gène transfert a tout d’abord été testé en laboratoire sur des cultures de cellules cutanées saines et sur des cultures de cellules cancéreuses se divisant rapidement. Dans les boîtes contenant les cultures de cellules saines, la réplication virale et la production de Gaussia luciférase sont faibles, à un niveau considéré comme basal. A l’inverse, dans les boîtes contenant des cellules cancéreuses, la réplication virale et la production de biomarqueur sont significativement très élevées. Des études renouvelées sur d’autres lignées de cellules cancéreuses (ostéosarcome, rhabdomyosarcome, gliome, sarcome d’Ewing) ont donné les mêmes résultats.Les chercheurs sont ensuite passés au modèle murin en injectant le virus transformé à des souris saines et cancéreuses. Chez 90% des modèles murins de cancer, la réplication virale et la secrétions enzymatique ont été significativement plus élevées que chez les souris saines, y compris pour des tumeurs de très faible volume. Ces résultats font dire aux auteurs que des tumeurs au stade infra-clinique et débutant pourraient être détectés chez l’homme si le modèle était transposable. Des études complémentaires devront bien entendu être menées pour confirmer ces résultats et surtout éviter l’apparition d’Ac dirigés contre le virus ou l’enzyme qui neutraliseraient les étapes de synthèse du bio marqueur et affecteraient la sensibilité du dépistage.PloS One – 11/05/11