Selon Onusida ,33 à 46 millions de personnes seraient séropositifs HIV , et 90% d’entre eux l’ignoreraient .Parmi les personnes qui souhaiteraient accéder au dépistage , seuls 12% le peuvent.

Si ce constat concerne surtout les pays pauvres, il n’exclut pas pour autant les pays industrialisés comme les Etats Unis ou le Canada par exemple , où 25% des personnes contaminées l’ignorent encore.

Aujourd’hui , pour dépister les maladies infectieuses , la biologie dispose de deux approches :

  • L’ELISA d’une part, qui nécessite un matériel onéreux et sophistiqué qui permet la détection de concentrations virales mille fois plus faibles (10-12 mol/L) que la LAI.
  • La LAI ou latex agglutination immuno assay ,d’autre part , basée sur la formation de complexes Ag-Ac- entre deux colloïdes , ce qui revient à mesurer un changement de turbidité. Cette technique qui ne nécessite qu’une seule étape, est facile et peu coûteuse mais elle présente un inconvénient majeur : son manque de sensibilité (10 -9 mol/L) , ce qui ne convient pas pour un dépistage précoce.

Pour pallier cet inconvénient , deux chercheurs ,Baudry et Bibette ont trouvé une astuce : greffer aux anticorps un colloïde magnétique ce qui , grâce à un champ magnétique de faible intensité , va accélérer l’auto-formation de chaînes d’agrégats avec les antigènes présents dans le plasma du patient. La détection ne nécessite qu’une mesure optique de la turbidité. Ce test peut aussi être réalisé avec la salive du patient , mais avec une moins bonne efficacité étant donné la faible charge virale de la salive.

Le LAI est déjà beaucoup utilisé pour des analytes de forte concentration sérique ou urinaire tels que les tests de grossesse,mais il est inutilisable pour les maladies infectieuses où la charge en analytes est faible , notamment au début de l’infection . C’est pourquoi les tests LAI intégrant des colloïdes magnétiques pallieront cette insuffisance, et cela pour un coût faible, voisin de celui des tests de grossesse.

 

D’après OptionBio.n°373 –p.3 du 30/11/2006