Les taux plasmatiques du HDL-CT sont corrélés inversement à l’incidence des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux. Par ailleurs la diminution du taux de LDL-CT par les statines n’a permis de réduire le risque de pathologies cardio-vasculaires que d’un tiers. Ces données laissent penser qu’une augmentation du HDL-CT permettrait de jouer un rôle important dans la prévention des complications de l’athérosclérose.

Ainsi une nouvelle classe thérapeutique a-t-elle été développée dans cette optique. Les médicaments inhibiteurs de la protéine de transfert des esters du cholestérol (CETP) sont censés atteindre cet objectif. Des travaux ont en effet prouvé qu’une mutation du gène codant cette protéine était à l’origine d’une augmentation du taux de HDL-CT. Une étude menée en 2006 sur le premier médicament de cette classe, le Torcetrapid avait du malheureusement être interrompue en raison d’une augmentation du taux de mortalité observé chez les patients sans que les effets cardio-vasculaires aient pu être évalués.

Une nouvelle étude a été réalisée sur 1200 patients atteints de coronaropathie et qui ont bénéficié d’une échographie cardio-vasculaire. Après un traitement préalable par statine afin de diminuer le taux de LDL-CT, les patients ont été randomisés afin de recevoir un traitement par statine seule ou associée au torcetrapib.

Après 24 mois, la progression de la maladie athérosclereuse a été appréciée par une nouvelle échographie intravasculaire.

L’analyse des résultats biologiques, cliniques et échographiques permet de dégager 3 tendances :

1)      Le torcétrapib permet effectivement d’augmenter le HDL-CT et de diminuer le LDL-CT par rapport au groupe témoin sous statine seule

2)      Cette amélioration biologique ne se traduit pas par une différence significative de progression de l’athérosclérose par rapport au groupe témoin.

3)      Le groupe sous torcetrapib montre une augmentation significative de la pression artérielle par rapport au groupe témoin.

Au vu de ces résultats, les auteurs concluent que cette molécule ne semble pas apporter de bénéfice global sur le risque cardio-vasculaire.

20 ans après l’introduction des statines, une nouvelle classe thérapeutique réellement contributive à la diminution du risque est donc toujours attendue.

 

NEJM 2007 ; 356 : 1304-16