L’insuffisance rénale chronique était autrefois essentiellement due à des maladies rénales telles que les pyélonéphrites, glomérulonéphrites ou autres néphropathies interstitielles. Avec la nette diminution d’incidence de ces affections, la cause principale d’insuffisance rénale chronique en Occident est aujourd’hui la néphropathie diabétique ou la maladie athéroscléreuse. Une étude néerlandaise s’est penché sur la relation de causalité entre les facteurs de risque cardio-vasculaires traditionnels et la fonction rénale dans la population générale (étude PREVEND portant sur 8592 individus). Cette dernière était appréciée par la clairance de la créatinine et un dosage d’albumine urinaire alors que les facteurs de risque évalués étaient l’indice de masse corporelle (IMC), la TA, la glycémie à jeun, et un bilan lipidique complet.
Une relation de causalité a été mise en évidence pour 3 d’entre eux : une glycémie élevée, une hypertriglycéridémie et une HTA diastolique. Inversement le sexe masculin et une IMC élevée étaient associés à une augmentation de la clairance de la créatinine, mais la corrélation avec le débit de filtration glomérualire n’a pas été évaluée chez des sujets présentant un surpoids important (IMC >30). Ces résultats confirment donc l’intrication entre certains éléments du syndrome métabolique et la fonction rénale. Les auteurs proposent donc d’inclure de façon systématique et régulière la recherche de microalbuminurie sur urines de 24 heures chez les patients présentant des facteurs de risque cardio-vasculaire afin de détecter précocement des lésions glomérulaires en dehors de toute maladie rénale primitive.
Kidney int. – 2005 ; 67
REMISSION D’UN WALDENSTROM SOUS ANASTRAZOLE : la macroglobulinémie de Waldenström est un trouble lymphoprolifératif caractérisé par un infiltrat lymphoplasmocytaire de la moelle osseuse et la présence d’une IgM sanguine monoclonale à un taux généralement élevé. Les traitements chimiothérapiques classiques et les Ac monoclonaux utilisés plus récemment ont permis d’obtenir des rémissions partielles ou complètes. Cependant la maladie reste incurable avec une médiane de survie de 5 ans.
Dans ce contexte, l’observation rapportée par une équipe canadienne est intéressante. Elle concerne une patiente de 71 ans connue pour une maladie de Waldenström depuis 7 ans. Cette patiente suivie régulièrement n’est pas traitée car asymptomatique malgré un taux d’IgM élevé (oscillant entre 17 et 25 g/l).
En Décembre 2003, un cancer du sein avec adénopathies axillaires est découvert et cette patiente bénéficie d’un traitement radio- et surtout chimiothérapique. Il s’agit d’une monothérapie par Anastrazole, inhibiteur de l’aromatase ayant la propriété de bloquer la conversion des androgènes en oestrogènes. Il est utilisé pour ses propriétés anti-oestrogèniques depuis 1995 mais n’avait jamais été essayé dans le traitement des dysglobulinémies. Ceci explique la surprise de ses médecins lorsqu’ils ont constaté au décours de la chimiothérapie une chute du taux d’IgM mesuré à 0,19 g/l avec disparition de l’IgM monoclonale. Les dosages effectués depuis jusqu’en Mars 2005 ne montraient pas de réascencion du taux ni de diminution du taux des autres isotypes.
L’explication de cette rémission spectaculaire n’est pas connue. Des études menées sur une hémopathie voisine, le myélome multiple ont cependant montré la présence de récepteurs aux oestrogènes et à la progestérone sur des lignées myélomateuses humaines. Des investigations complémentaires sont indispensables avant d’envisager une voie thérapeutique nouvelle pour le traitement de ces maladies.


NEJM – 04/2005